Edité
par Rémy Mauduit (Madoui)
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English
Résumé
de léditeur : Lauteur propose un grand nombre didées tant
structurelles, stratégiques, tactiques, humaines que technologiques pour faire de
lUSAF, ainsi que des forces aériennes en général, des puissances appropriées et
efficaces de contre-terrorisme et de contre-guérilla. |
A
elle seule la force aérienne ne garantit pas la sécurité des États-Unis. Mais je pense
quelle utilise au mieux le meilleur atout de notre nation : nos compétences
techniques.
Général
Hoyt S. Vandenberg
Nous
excellons lorsquil sagit de guerre conventionnelle; cela ne suffit
malheureusement plus dans les conflits actuels. Les armées conventionnelles iraquienne et
afghane ont été battues de façon expéditive par larmée américaine, de même
leurs régimes hostiles ont été défaits. Par contre, les opérations de
contre-guérilla qui ont suivi se sont beaucoup moins bien déroulées. Dans les deux
pays, ces opérations nous ont coûté plus dargent et de vies humaines quau
cours dautres conflits plus importants, tout en se révélant moins efficaces.
Quelque soit la dénomination donnée à ces conflits : de basse intensité, petites
guerres, contre-insurrection, contre-guérilla, opérations de police, opérations de
stabilisation et de soutien, le fait est que notre réussite est nettement moins
impressionnante une fois mené le combat de dislocation des forces conventionnelles de
lennemi.
Le
terrorisme est malheureusement devenu la menace la plus importante pour notre sécurité
nationale et, à son encontre, les seuls combats conventionnels ne permettront pas de
gagner globalement la guerre. Dans de nombreuses zones critiques telles la
Colombie, le Yemen, ou les Philippines la lutte contre le terrorisme
natteindra probablement même pas le stade dopérations militaires classiques.
Qui plus est, en Irak et en Afghanistan, nos ennemis ont utilisé notre relative
incapacité en contre guérilla pour en faire leur moyen essentiel de poursuite des
hostilités. On peut sattendre à ce que dans le futur, nos adversaires suivent ce
principe et évitent les affrontements majeurs.
Lune
des raisons pour lesquelles larmée américaine est tellement performante dans une
guerre conventionnelle est quelle sait obtenir des résultats décisifs de ses force
aérienne et spatiale. Mais nous navons pas maîtrisé lutilisation de ces
instruments face aux terroristes et aux insurgés. En réalité, certains de nos
militaires ont des difficultés à imaginer comment les forces aérienne et spatiale
peuvent contribuer à des opérations ne faisant pas appel à des combats de grande
envergure. Par exemple, peu de temps après avoir pris Bagdad, la Troisième Division
dInfanterie (armée de terre) désengagea son escadron de soutien aérien (armée de
lair) avant redéploiement, estimant que la couverture aé-rienne nétait plus
nécessaire à ce stade des opérations. Pire encore, les aviateurs se retirèrent ne
cryant plus eux-mêmes à lutilité de leur contribution.1
Aujourdhui même, certains aviateurs pensent que la USAF ( United States Air
Force ) na rien à faire dans la lutte contre la plus sérieuse menace militaire
à laquelle notre pays ait à faire face.
En
conséquence, avant de dissoudre la USAF et de trouver un meilleur emploi à ses
capacités, cet article a pour but de proposer des idées pour rendre nos forces
aériennes et spatiales efficaces à lencontre de notre nouvel ennemi.
Le
nouvel ennemi.
La
guérilla et le terrorisme sont de très anciennes formes de conflits, mais la menace
réelle quils représentent pour les États-Unis a changé au cours du temps. Les
insurgés communistes auxquels nous avons fait face pendant la Guerre froide utilisaient
les tactiques de guérilla, prônaient une idéologie communiste et nationaliste et
bénéficiaient en général du soutien des Soviétiques. Suivant les doctrines de
Vladimir Lénine et de Mao Tsé-toung, ces guérilleros gauchistes étaient plutôt bien
organisés et très disciplinés; le parti communiste local formait une élite
idéologiquement fanatique qui dirigeait linsurrection et était destinée à
prendre le pouvoir. Chaque acte de violence convergeait vers un but politique clair et
lon essayait de démontrer que cela ne se faisait pas aux dépends du peuple. La
plupart du temps, le soutien soviétique procurait suffisamment de fonds à ces
révolutionnaires gauchistes de façon à leur assurer une indépendance financière sans
quils aient à « taxer » (lire « voler ») les paysans. Les Soviétiques leur
donnaient aussi accès aux dernières technologies. Par exemple, en 1981 au Sahara, les
rebelles du Front Polisario reçurent des armes de dernière génération tels les
systèmes de missiles anti-aériens SA-6 alors quils ne constituaient quun
groupe dissident mineur.2
A
la place de ces révolutionnaires de la Guerre froide bien disciplinés et accédant
facilement à largent et aux dernières technologies, les États-Unis ont maintenant
face à eux des groupements indépendants de criminels, dinsurgés et de terroristes
que lon ne retrouve pas seulement en Irak et en Afghanistan mais en Colombie, aux
Philippines ou ailleurs. Ceux-ci ont de toute évidence créée un modèle de guérilla
post Guerre froide.3 Chaque type dopposants a des objectifs différents.
Les criminels sont motivés par largent, convoitant nimporte quel type de
force de façon à créer un espace chaotique et hors-la-loi où ils puissent prospérer.
Les révolutionnaires attaquent le pouvoir en place pour le remplacer par un autre. Les
deux groupes utilisent éventuellement des tactiques terroristes telles que celles de
Pablo Escobar en Colombie ou du Vietcong à Saigon mais les terroristes suicidaires, eux,
auxquels nous devons faire face actuellement, nont pas de désirs personnels de
richesse ou de prise de pouvoir.4 Leur objectif immédiat est uniquement
déradiquer les structures du pouvoir existant, y compris linfluence des
États-Unis. La composition exacte de ces différents groupes varie avec le temps et les
régions, rendant notre ennemi informe, évolutif et très difficile à éliminer. Lorsque
par exemple nous pensons venir à bout dinsurgés, ils peuvent tout bonnement se
transformer en criminels (comme le fit la guérilla confédérée de Jesse James après la
Guerre de Sécession).
Ces
nouveaux ennemis manquent en général de discipline et nont pas accès aux armes de
haute technologie comme les insurgés de la Guerre froide mais leur indiscipline et leur
composition mouvante les rendent terriblement complexes. Plus grave encore, les limites
imposées par la Guerre froide nexistent plus. Non seulement les Etas-Unis et
lUnion Soviétique sabstenaient respectivement dattaquer leurs
territoires métropolitains, mais ils imposaient cette règle aux guérillas quils
soutenaient. Puisque les nouveaux terroristes ne respectent pas cette restriction, nos
objectifs doivent évoluer en conséquence. Lors de la Guerre froide, nous nous
contentions simplement dempêcher la victoire dinsurgés sur un gouvernement
ami. Depuis les évènements du 11 septembre 2001, nous devons empêcher les insurgés non
seulement de prendre le contrôle dun pays tout entier mais également
détablir un contrôle local à long terme sur des zones éloignées car elles
pourraient devenir des bases de lancement dopérations terroristes internationales.
Les campagnes traditionnelles de contre-insurrection et de « cur et desprit
» sont toujours nécessaires mais les criminels ne doivent pas recevoir le soutien du
peuple
donc elles ne sont plus suffisantes. Nous ne devons plus nous contenter de
contrecarrer les insurgés; nous devons battre en brèche les tactiques de guérilla de
nos adversaires criminels et terroristes.
Pourquoi
est-ce si difficile ?
Pourquoi
les guérilleros
posent un tel problème.
Un
érudit décrit astucieusement la doctrine de la contre-guérilla de la USAF comme une «
brève incursion au pays de la confusion ».5 Dautres qualifient de «
scandaleux »6 le manque dintérêt actuel de nos militaires pour les
opérations de contre-guérilla. Quen est-il au juste ? A première vue, les
guérilleros ne paraissent pas être de formidables adversaires; en fait, on dirait
quils représentent exactement le type de « menace » que nous pouvons vaincre sans
doctrine ni entraînement particuliers. Après tout, les insurgés auxquels nous avons
affaire maintenant ne forment au fond que de petites unités équipées darmes
légères, pourvues de systèmes de commandement, de contrôle et de renseignement plutôt
primitifs.7 Sans le parrainage soviétique, leurs ressources sont minuscules
comparées aux nôtres et leur technologie en retard dune génération voire plus.
Le
problème est que ces insurgés appliquent un concept dopérations (CONOPS) auquel
nous ne sommes pas préparés. Comme des criminels organisés, ils mettent à profit la
zone dombre qui délimite le rôle de larmée de celle des organismes légaux
de sécurité. Les guérilleros sont trop nombreux, agressifs et lourdement armés pour
que les forces de police puissent les maîtriser (en particulier celles qui, comme la
police nouvellement rétablie en Irak et en Afghanistan, sont désorganisées et peu
armées). Par contre, ils forment de trop petits groupes et sont trop difficiles à
identifier pour les forces militaires (en particulier les forces militaires étrangères).
Ces insurgés et criminels organisés attaquent et tuent, se replient ou prennent le
dessus sur la police locale et intimident les civils. Quand nos forces militaires arrivent
à restaurer lordre, elles doivent sans arrêt faire face au harcèlement des
insurgés, terroristes et criminels qui semblent se fondre dans la population civile sans
laisser de traces. Les forces militaires américaines manquent de pratique pour dépister
les criminels et ont trop peu de sources de renseignement parmi la population civile
hostile et apeurée pour être capable de différencier amis et adversaires.8
LUSAF
est souple par nature mais nous avons acquis un équipement et entraîné notre force
aérienne en vue de combats classiques. Les hypothèses sur lesquelles se fondaient notre
entraînement et lélaboration de notre équipement ne sappliquent pas
obligatoirement aux CONOPS des insurgés et la formation que nous avons donnée à nos
officiers ne savère pas toujours efficace en ce domaine... À titre dexemple,
nous avons appris à nos officiers de la force aérienne à penser selon la formule en
boucle OODA, cest à dire un enchaînement de phases successives ( observation,
orientation, décision, action ) dans un espace temps qui va de la captation de
renseignement à louverture du feu (« senseur à tireur »). Mais lengagement
OODA est propre au combat aérien air-air et le principe « senseur à tireur »
nest plus quun sujet de discussion pour grandes bureaucraties qui pensent que
lon peut désunir les composantes du tout que forment renseignement (senseur) et
opérationnel (tireur). Dans une embuscade de guérilla, senseur et tireur ne font
quun, il ny a donc pas de laps de temps. En termes denchaînement OODA,
les guérilleros nont aucun mal à observer les soldats, aviateurs et policiers,
grâce à leurs uniformes, mais nous, nous sommes incapables de les distinguer
puisquils ressemblent aux civils. Un chef insurgé en embuscade peut très bien
ajourner son action sil na pas confiance en la situation ou au contraire
ouvrir le feu comme le font les autres rebelles- si loccasion lui paraît
bonne, puis disparaître en quelques secondes. Quoiquil en soit, le type de
mouvement /contre mouvement décrit par lengagement OODA na jamais lieu. Il
est intéressant de noter que dans la lutte contre la Mafia, le FBI ne fait pas
référence à la formule en boucle OODA parce quelle nest pas un concept
particulièrement utile pour le démantèlement de cette organisation. De même, elle ne
jouera aucun rôle décisif pour ce qui est de vaincre les guérilleros.
Confrontés
à lennemi, beaucoup de nos officiers ont le réflexe de se demander quel est son
système de commande et de contrôle (C2), quelles sont les traces laissées par ses
communications et comment les cibler. Toutes ces questions supposent que lennemi ait
besoin et possède un C2 centralisé de ses activités et quil ait besoin dun
système de communications vulnérable pour lexercer. Or ceci nest pas
forcément le cas. Le Vietcong avait une structure très hiérarchisée mais opérait avec
des communications extrêmement lentes comme les messages par porteurs ou les meetings. Le
commandement central définissait une politique opérationnelle mais laissait
linitiative des détails - comme quand et où mener les actions de guérilla - aux
chefs locaux de moindre importance. Ainsi, les empêcher de communiquer navait que
peu ou pas dimpact sur la fréquence ou lefficacité de leurs attaques. Les
organisations criminelles opèrent avec des communications encore moins structurées que
les insurgés, et les chefs terroristes peuvent suivre les activités de leurs
subordonnés en lisant le journal ou transmettre leurs directives par des communiqués de
presse envoyés à des organismes dinformation sympathisants.
Au
premier abord, notre approche conduit à rechercher des résultats stratégiques rapides
et décisifs sur lennemi, pensant que lennemi agit de même. Malheureusement,
les guérilleros suivent une stratégie de « guerre dusure ». Comme les criminels,
ils sont conscients de ne pas pouvoir obtenir des résultats décisifs rapides et ne les
tentent pas. Les organisations révolutionnaires, terroristes et criminelles essaient
plutôt de se structurer de telle sorte que ni les forces militaires ni la police ne
puissent les vaincre de façon rapide et concluante. Elles ne cherchent pas à nous
abattre mais purement et simplement à nous nuire tout en restant hors datteinte. La
mentalité « combat classique » qui veut des résultats décisifs immédiats ne peut que
faire naître des frustrations parce que lennemi ajuste chacune de ses actions dans
le seul but de nous empêcher dobtenir un succès stratégique rapide à son
encontre. Pire encore, cette mentalité nous conduit à organiser et planifier sur la base
dobjectifs inaccessibles au lieu de chercher à poser des jalons qui permettent un
succès lent et progressif.
La
doctrine de larmée de lair par exemple, soutient que les opérations
aériennes et idéalement toutes les opérations militaires - devraient être
planifiées centralement mais exécutées de manière décentralisée. Cette approche peut
assurer un succès stratégique rapide et décisif mais peut aussi se révéler
inopérante contre un ennemi divisé et dispersé qui organise et opère délibérément
de façon à limiter ses pertes à un niveau acceptable. Les opérations typiques de
maintien de lordre sont, dun autre côté, planifiées et exécutées
localement. Plus nos adversaires se comportent en criminels, plus les opérations de
contre-guérilla doivent sapparenter au modèle du maintien de lordre
comportant moins de pla-nification et dopérations centralisées. Larmée de
terre américaine arrive avec quelques peines à planifier et conduire des opérations de
contre-guérilla à un très faible échelon tactique (bataillon ou compagnie). En tout
état de cause, la force aérienne est intégrée à la planification et aux opérations
au sol à un échelon beaucoup plus élevé (corps darmée ou de division) et ceci
élimine la plupart du temps les aviateurs de la bataille.
Augmenter
lefficacité de la
Force Aérienne.
Manifestement,
nos adversaires se sont au fur et à mesure adaptés à notre supériorité dans
lair et dans lespace. Cest maintenant à nous de démontrer la souplesse
inhérente à cette force en nous attachant à faire face à ce nouveau challenge. Il
existe heureusement beaucoup de façons daméliorer lefficacité de la USAF
vis à vis de nos nouveaux ennemis.
Décentraliser
la planification de la force aérienne
Nous
déléguons habituellement nos responsables des liaisons-air à des niveaux relativement
élevés de commandement-sol en nous basant sur la taille de lunité-sol plutôt que
sur le besoin dune couverture aérienne adéquate. A cause de la nature
décentralisée des opérations de contre-guérilla il nous faut ramener les responsables
des liaisons-air (non seulement les contrôleurs aériens tactiques mais aussi de
véritables planificateurs ) au niveau du quartier général de la plus petite unité sur
un théâtre dopérations. La pénurie actuelle de tels planificateurs va nous
obliger à les former en plus grand nombre et à étudier précisément leur
positionnement. Répartir les planificateurs à de moindres niveaux dans une région
déterminée entraînera ailleurs un manque de ces personnels dans des unités plus
importantes, doù une situation à risques. Il nous arrivera parfois de concentrer
leffort de planification au mauvais endroit; mais en tout état de cause, le
système actuel qui mandate le responsable liaison-air à un commandement inapproprié
sans se préoccuper de la mission ou de la menace, gaspille une ressource précieuse.
Identifier
les guérilleros parmi les civils
Nos
adversaires se rendent très difficiles à identifier en se faisant passer pour des
civils. Tous les services au plus haut niveau du Renseignement américain font des efforts
pour améliorer leur récolte de renseignement humain. Cependant, ces données, même
combinées à celles dautres sources comme le Renseignement permanent, la
Surveillance et la Reconnaissance (RSR - ou ISR en anglais), ne résoudront pas le
problème tant que notre personnel ne sera pas formé à les exploiter. Si nous voulons
dépister les guérilleros, la formation de larmée américaine dans la collecte de
renseignements doit être basée sur la compréhension des réseaux criminels, terroristes
et insurgés, quitte à ce que cela se fasse au détriment des points forts habituels du
renseignement militaire comme déterminer lordre de bataille au sol conventionnel et
cibler les réseaux électriques à haute tension ou les réseaux de transport. Il nous
faut, même dans ces domaines, modifier notre approche. Nous devons par exemple instruire
nos analystes non seulement sur la meilleure façon dutiliser notre USAF dans
lattaque de réseaux à haute tension ennemis mais aussi sur la manière dont les
guérilleros peuvent menacer les réseaux amis. Notre analyse des systèmes de
déplacement ennemis doit aller au delà de la neutralisation du trafic militaire
conventionnel. Il faut quelle évalue les habitudes de mouvements des criminels, des
terroristes et des insurgés de façon à déterminer les passages quils utilisent
et neutraliser ces « filières à rats ». Heureusement, les agences de renseignement
américaines et les organismes de police civils ont déjà quelque expérience en la
matière et peuvent assurer la formation jusquà ce que les écoles militaires
soient en mesure de le faire.9
Il
arrive que, pendant les opérations, les insurgés se camouflent dans la foule des civils
pour échapper à nos tirs. La USAF peut arriver rapidement sur les lieux mais elle est
incapable de repérer les terroristes; de leur côté, les troupes au sol pourraient
identifier ces terroristes, mais ceux-ci se sont dispersés et échappés bien avant leur
arrivée. Nous devons développer des armes non létales pour maintenir la foule sur place
ou bien déterminer sa composition, de façon que les troupes puissent isoler les
terroristes en arrivant. Les micro-ondes à haute puissance actuellement à lessai
pour évacuer le personnel des bases aériennes pourraient être montées sur les
aéronefs et utilisées pour regrouper les individus et les contenir en un certain endroit
jusquà larrivée des forces terrestres. Une autre possibilité serait
dutiliser des encres ou teintures aéro-projetées pour marquer tous les individus
dun rassemblement, permettant ainsi aux troupes de cueillir et dinterroger les
suspects. Nous pourrions même utiliser des encres visibles aux U.V. ou à la lumière
infrarouge pour que les gens ignorent leur marquage, en vaporisant par exemple les
endroits où les terroristes font souvent exploser leurs engins de fortune; il ne
resterait plus alors quà suivre leurs traces jusquà leur cache.
Concevoir
des applications aéro-larguées spécifiquement adaptées
Nous
avons déjà développé des munitions à filaments de carbone qui court-circuitent les
lignes électriques en évitant les dommages à long terme produits par les bombes
classiques. Elles permettent dobtenir des résultats toujours plus précis sur les
réseaux ennemis. Nous devons faire preuve de la même imagination face aux défis actuels
des insurgés et essayer dobtenir des résultats sur mesure plutôt quemployer
des armes conçues pour les combats majeurs.
La
nécessité de détruire des cibles dures et de survivre dans un environnement hostile a
poussé la force aérienne à développer de grosses bombes et des distributeurs
darmes à dispersion qui font de gros dégâts en peu de survols. Mais ceci
nest pas applicable à la guérilla. Les défenses anti-aériennes de lennemi
sont généralement négligeables; il ny a donc pas de raisons de limiter le nombre
de passages qui peuvent en outre avoir un effet dissuasif. Les guérilleros se sont rendus
invulnérables à nos grosses armes en opérant en petits groupes très dispersés; qui
plus est, leur insertion dans les zones civiles freine lutilisation de ces armes par
crainte dimportants dommages collatéraux et deffets contre-productifs. Les
Talibans sont par exemple connus pour se déplacer à deux sur des petites mobylettes; en
admettant quil puisse repérer et toucher de tels véhicules, un F-16 armé de deux
bombes dune tonne chacune est exactement capable den détruire deux ! Il
risque par dessus le marché de causer de sérieux dommages si les attaques ont lieu dans
des zones civiles. Lavion serait largement plus efficace contre ce genre de cible
sil pouvait larguer un grand nombre de plus petites armes orientables
individuellement. Il est évident que nous devons continuer à accélérer nos recherches
dans le domaine des armes plus petites et plus intelligentes.
Quoiquil
en soit, nous devrons utiliser les armes existantes contre la guérilla jusquà ce
que nous possédions une munition dattaque directe de 2kgs500 et un mini-Maverick.
Une solution rapide serait de tirer un meilleur parti de nos canons. Certains considèrent
le mitraillage en rase-mottes comme un acte désespéré; en fait, il pourrait être le
meilleur moyen pour atteindre les équipes de Talibans à mobylettes ! Une partie de la
réponse pourrait se trouver dans lamélioration des logiciels de contrôle du feu
pour quils fournissent de bonnes solutions de tir de mitraillage à des altitudes de
sécurité. On pourrait même accroître lefficacité du mitraillage en remplaçant
les bombes par des nacelles de canon. Avec des cadences de tir de 50 à 100 coups par
seconde, une dispersion adéquate à des distances dengagement réalistes et la
puissance destructrice des munitions à haut pouvoir explosif, une rafale de moins
dune seconde projetterait un cône de feu qui tuerait facilement et à peu de frais
deux motocyclistes talibans et le ferait en plus avec une fraction seulement des
dommages collatéraux potentiels de notre plus petite bombe actuelle. Une autre option qui
vaudrait la peine dêtre étudiée impliquerait des missiles Hellfire modifiés,
faisant environ un sixième du poids dun Maverick et avec une charge militaire
denviron un dixième de celle du missile le plus grand. Nos aéronefs pourraient
ainsi emporter beaucoup plus dHellfires que de Mavericks en produisant beaucoup
moins de dommages collatéraux.10 Les bombes inertes dexercice
utilisées contre lIrak durant lopération « Northern Watch » -
peuvent aussi valoir la peine dêtre réétudiées.11
Notre
besoin de réaliser des effets très précis ne sarrête pas à de plus petits
missiles, à de plus petites bombes, et à lutilisation de canons à la place des
bombes. Nous devons aussi développer des armes non létales, aéro-larguées, qui
facilitent la capture de suspects. Aujourdhui le commandement sait quavec sa
puissance aérienne il peut tuer des gens, mais il na ni la possibilité de les
capturer ni la possibilité de déterminer si les États-Unis veulent effectivement les
tuer. Le débat autour de cette question réside dans le fait que nombre de nos règles
dengagement ne permettent pas de savoir quand tirer et tuer et quand sabstenir
(et ainsi permettre déchapper); en vérité quelques unes des décisions les plus
difficiles auxquelles nos commandants sont confrontés viennent du fait que la puissance
aérienne peut tuer mais ne peut pas capturer. Par contre, nombre de ces difficultés
disparaîtraient si nous pouvions retenir des individus depuis les airs, et ce
jusquà ce que les éléments terrestres les prennent en charge, comme nous
lavons expliqué plus haut. Nos ingénieurs ont fait du bon travail sur des moyens
qui stoppent électroniquement les véhicules et sur des produits et mousses visqueux et
adhérents qui permettent de ralentir tout type de mouvement. Des armes qui désorientent
les gens par exemple les flash bangs qui les
assomment momentanément par un éclair aveuglant et un bruit assourdissant
sont déjà utilisées. En développant la capacité daéro-largage de ces
sortes darmes, larmée de lair pourrait supprimer sa limite
traditionnelle: pouvoir tuer les gens mais ne pas pouvoir les capturer.
Répondre
immédiatement aux attaques
Les
États-Unis ont dexcellents systèmes basés dans lespace qui détectent les
signatures caractéristiques des lancements de missiles balistiques. Dans le combat de
contre-guérilla, la menace ne consiste pas en des missiles balistiques mais en des
roquettes, mortiers, grenades propulsées par roquette (RPG) et des systèmes de défense
anti-aérien portables (MANPADS). Nous devons amener notre concept darmes basées
dans lespace au niveau de la contre-guérilla, en déployant des plateformes
aériennes de renseignement, surveillance, reconnaissance permanentes qui couvriront de
manière similaire une large zone et qui seront concentrées sur les signatures
particulières de ces types darmes. Les plateformes aériennes pourront être des
dirigeables fixes, des drones, ou des aéronefs pilotés.12 Quel que soit le
système, il devra indiquer lendroit doù un tir ennemi est parti. Nous devons
donc organiser nos moyens terrestres et aériens pour que la position du site de tir soit
immédiatement signalée par les senseurs qui fourniront des images du site et
transmettront les informations aux moyens de frappe et/ou à lartillerie
amie, aux mortiers, pour lancer la riposte. Ces moyens terrestres et aériens
recevront aussi des instructions pour boucler rapidement la zone de provenance du tir, de
manière à attraper lennemi, même sil a quitté son poste de tir avant que
nous nous engagions.
Pour
attraper les guérilleros, ce type de riposte par le feu, précise et en temps
réel, offre quelques avantages basés sur les résultats. Comme les criminels qui vont en
prison en nayant pas lintention de cesser leur activité mais bien
lintention de ne plus être attrapés, la guérilla dénoncée par les autochtones,
ou attrapée de par sa propre incompétence, ne regrette nullement ses attaques sur les
forces américaines, mais regrette de sêtre fait prendre. Ce scénario fait que
les guérilleros potentiels se cachent mieux et deviennent plus impitoyables pour trouver
et punir ceux qui les dénoncent, mais il na aucun effet dissuasif sur de futures
attaques. Par contre, détruire lennemi lorsquil est soit en train
dattaquer, soit en train dessayer de fuir après une attaque, aura
probablement plus de chance de prouver aux attaquants potentiels que les actes de
guérilla sont dangereuses et improductives.
Protéger
les infrastructures et contrôler les zones
inoccupées
De
grandes parties de lAfghanistan, dIrak, de Colombie, des Philippines, et
dautres pays sont inhabitées.13 La force aérienne peut (et doit
probablement) prendre la tête du contrôle de beaucoup de ces zones, libérant les forces
terrestres qui pourront se concentrer sur les zones urbaines où la force aérienne peut
être plus intéressante en rôle de soutien. Ces zones inhabitées englobent des
pipelines, des lignes électriques, des frontières nationales, des routes vitales, des
rivières, et des routes maritimes qui doivent être surveillées pour empêcher les
terroristes dentrer dans le pays, dendommager les infrastructures, de miner
les routes et de se déplacer librement sur les rivières, routes terrestres et maritimes.
Des senseurs autonomes sur terre et sur eau, combinés à des patrouilles-sol légères et
à la force aérienne offrent le moyen de contrôler ces zones avec un minimum de
personnel. Dans certains endroits, la première force de réaction pourrait consister en
infanterie héliportée qui pourrait appréhender et arrêter les suspects. En
dautres circonstances particulièrement lorsque de petits éléments
dinfanterie ou de police rencontrent une résistance laviation
pourrait détruire lennemi. Larmée de lair exécute déjà des missions
de sécurité sur les pipelines en Irak, mais elle doit développer et codifier sa
doctrine, son concept dopérations, ses tactiques, techniques et procédures
pour les types dopérations qui visent à sécuriser et contrôler des zones
à faible population. Cette nouvelle doctrine doit aussi inclure les opérations
aéro-centrées de contre-guérilla dans ces zones, avec la composante air comme premier
commandement.
En
Afrique et en Amérique du Sud des sociétés de sécurité sous contrat ont
effectivement effectué des patrouilles de surveillance de pipelines avec des anciens
avions O-2 de larmée de lair, rénovés et équipés dinfrarouges
commerciaux à détection avancée. Dans ce rôle, ces plateformes bon marché
peuvent -presque être aussi efficaces que le plus coûteux aéronefs de combat de
larmée de lair. Contractants ou alliés pourraient apporter une
contribution significative dans cette niche car ils peuvent fournir un grand nombre
davions bon marché tels que des O-2, T-6, AT-37, ou des avions étrangers
comparables, quils pourraient transformer en plateformes très efficaces de
contre-guérilla.
Développer
des forces aériennes de contre-guérilla
En
définitive, nous devrions donner la mission de patrouille et de protection des
infrastructures et des frontières aux armées de lair locales (comme celles
nouvellement recréées en Afghanistan et en Irak). Même si ces armées de
lair ne peuvent pas supporter le coût dun nombre important daéronefs
à haute performance tels que des AH-64 ou des F-15E, elles peuvent se payer un plus grand
nombre de plateformes moins chères. Ces dernières pourraient être aussi efficaces que
les plus coûteuses dans les opérations de contre--guérilla, mais inopérantes
pour des agressions contre les pays voisins. Ainsi ces forces aériennes amélioreraient
la stabilité interne de leur pays sans déstabiliser léquilibre régional; elles seraient plus efficaces que des avions plus performants
pour atteindre nos objectifs. Cest pourquoi nous devons renforcer notre
escadrille de défense interne à létranger (la 6ème escadrille des opérations
spéciales) et la préparer à créer ces nouvelles armées de lair de contre
guérilla. Nous devons non seulement fournir la formation des pilotes et des mécaniciens,
mais aussi un programme complet de mise sur pied dune armée de lair. Ceci
comprend linfrastructure de formation dont la nouvelle organisation aura besoin pour
son propre soutien et sur laquelle elle pourra se développer.
Cest
une tâche difficile mais les États-Unis et ses alliés de la coalition se sont déjà
engagés dans la création de nouvelles armées en Irak et en Afghanistan. Ces pays
ayant aussi besoin de nouvelles forces aériennes, nous devons générer la capacité de
les aider, particulièrement à développer celles qui auraient pour finalité les
opérations de contre-guérilla, de patrouille frontalière, de sécurité des pipelines
et de lutte contre la drogue. Si nous arrivons à former une armée de
lair complète de contre-guérilla nous pourrons aider les pays amis à développer
les capacités de contre-guérilla de leur propre force aérienne. Larmée de
lair pakistanaise pourrait avoir par exemple une capacité de contre-guérilla plus
puissante; mais améliorer significativement
ses aspects conventionnels risquerait de déstabiliser toute la région. Cest
pourquoi lAmérique doit apprendre à donner ce type de soutien sans pour
autant fournir la capacité de mener des combats aériens offensifs de grande envergure.14
Préparer
les aviateurs à combattre sur le théâtre des
opérations de transport
Même
en concentrant tous nos efforts pour sécuriser les communications terrestres, les
insurgés accroissent de plus en plus les coûts et les risques inhérents au transport
terrestre. Pour y faire face, les commandants alliés demanderont de plus en plus laide du transport aérien. Cest ainsi quen
contre-guérilla les aviateurs des ponts aériens se retrouveront en première
ligne, sous le feu ennemi, et subiront des pertes. Ils doivent donc comprendre quils
sont des combattants et quils doivent planifier et opérer comme tels. Quand
la menace limposera, ils varieront leurs routes et leurs horaires, incluant dans
leurs missions des avions dassaut y compris des hélicoptères dattaque
pour les portions les plus dangereuses de leurs vols. Les ponts aériens peuvent
aussi aider à attirer les guérilleros dans des endroits où nous pouvons les capturer ou
les tuer. La longueur des routes et leur nature immuable les rendent particulièrement
difficiles à sécuriser; de plus lutilisation de mines permet à lennemi dattaquer
les véhicules bien après avoir quitté la zone. Le pont aérien par contre est
largement à labri des mines et bien plus difficile à prendre en embuscade, car
dun point à un autre, il a un grand choix de routes différentes. Ainsi le pont
aérien oblige les rebelles à concentrer leurs efforts sur les bases de
décollages et atterrissages. Les caractéristiques des grenades propulsées par roquette
(RPG) et des systèmes anti-aériens portables (MANPADS) sur lesquelles les actions des
guérilleros reposent, combinées à nos habitudes de décollage et datterrissage
créent des zones évidentes doù lennemi peut attaquer nos avions, et des
créneaux horaires où ceux-ci sont vulnérables. Mais à contrario, ils rendent
lennemi plus prévisible. Protéger les avions dans des créneaux horaires bien
connus est beaucoup plus simple que sécuriser des milliers de kilomètres de routes, 24
heures sur 24, sur lensemble dun pays. Plus important encore, en concentrant
nos moyens de frappe et de renseignement sur les zones de lancement des systèmes
anti-aériens portables à des horaires appropriés, en conduisant des opérations
de ratissage au sol, etc., nous pouvons mener loffensive. Pour ce faire il
faudrait réaliser une synergie réelle entre renseignement, ponts aériens et
missions dattaque , les États-Unis doivent intégrer les avions et les
hélicoptères aux unités en service. Bien que la doctrine actuelle place une
telle synergie au niveau du commandement aérien combiné au Corps dArmée, en
contre-guérilla, nous devons établir une réelle interdépendance des armées à un
niveau de commandement bien inférieur. Cela nous demande de penser et de nous organiser
différemment.
Conclusion
La
force aérienne demeure lunique, le plus grand avantage,
disproportionné, que les États-Unis aient sur leurs ennemis. Cependant, nous les
aviateurs, en nous concentrant sur les besoins de combat majeur et en ignorant la contre
guérilla, nous nous sommes marginalisés dans la guerre globale contre le terrorisme.
Dans cette guerre, pour rendre la puissance aérienne réellement efficace contre les insurgés,
nous ne pouvons attendre que le commandant des forces inter-armées multinationales ou
le commandant de la composante terrestre nous disent ce que nous devons faire. Nous nous
devons plutôt de développer et demployer avec volontarisme les aptitudes à la
contre-guérilla de notre force aérienne. Cet article a tenté dindiquer les
chemins par lesquels nous pourrions y arriver.
Notes
1.
Lieutenant colonel Bill North - directeur des opérations -15th Air Support Operations
Squadron (15ème escadrille des opérations de soutien aérien) - interview par
lauteur - Fort Stewart Géorgie - 15 octobre 2003.
2.
Pour des informations sur la paralysie stratégique que le SA-6 a imposé aux ennemis du
Polisario Armée de lair royale du Maroc voir louvrage du
Lieutenant colonel David J. Dean - The Air Force Role in Low-Intensity Conflict (Le
rôle de larmée de lair dans les conflits de basse intensité) (Maxwell AFB -
AL: Air University Press - 1986) - 4151 et 6770.
3.
Naturellement une insurrection violente est généralement considérée comme «
criminelle, » mais les méthodes des opposants contemporains, trafic de drogue, vol de
banque, kidnapping, etc. sont clairement plus criminelles que « révolutionnaires. »
4.
Les cartels de la drogue colombiens, tout comme les Viêt-Congs, ont utilisé sans retenue
les voitures piégées pour tuer des ennemis particuliers et semer le chaos et la terreur.
Ils nont généralement pas utilisé les tactiques de bombes-suicides comme
lont fait les groupes du Moyen-Orient au cours des dernières décennies.
5.
Dennis M. Drew « U.S. Airpower Theory and the Insurgent Challenge: A Short Journey
to Confusion » (Théorie de la force aérienne américaine et le défi de
linsurrection : Un voyage dans la confusion) Journal of Military History 62 -
no. 4 (octobre 1998): 80932.
6.
James S. Corum et Wray R. Johnson « Airpower in Small Wars: Fighting Insurgents
and Terrorists » (La force aérienne dans les petites guerres: combattre les
révoltés et les terroristes) Lawrence: University Press of Kansas - 2003 - 4.
7.
Des rapports non «classés» estiment quen Irak - environ 5000 guérilleros à
plein temps sopposent à plus de 100.000 soldats US et de la coalition. Voir Jim
Krane « Iraqi Attacks Show Central Planning » (Les attaques iraquiennes
démontrent une planification centralisée) Philadelphia Inquirer - 18 décembre
2003.
8.
Pour avoir un exemple de la transition du personnel militaire américain du renseignement
à devenir détective se référer à louvrage de Farnaz Fassihi «
Two Novice Gumshoes Charted the Capture of Saddam Hussein » (Deux détectives novices a
lorigine de la capture de Saddam Hussein) Wall Street Journal - 18 décembre
2003 - 1. Pour lutilisation de logiciel civil de maintien de lordre dans le
combat contre les insurgés iraquiens se référer à louvrage de Bruce
Berkowitz - Learning to Break the Rules - (Apprendre à transgresser les
règles) New York Times - 19 décembre 2003.
9.
Pour un exemple de lapprentissage du personnel militaire américain du renseignement
aux techniques policières denquête se référer à louvrage de Jim
Krane « Software Lets U.S. Forces Predict Sites - Timing of Attacks » (Un
logiciel permet aux troupes américaines de prévoir le lieu des attaques) San Diego
Union-Tribune - 21 décembre 2003.
10.
Même si les Israéliens ont de nombreux « Maverick », ils préfèrent utiliser les
missiles « Hellfire » pour cibler les terroristes quils veulent tuer dans des
zones habitées - les « Hellfire » produisent moins de dommages collatéraux. Le «
Hellfire » vole en rase motte assez longtemps et dans un environnement de faible menace,
na pas besoin dun champs de tir à grande distance. Les comparaisons de poids
et de charge militaire proviennent de louvrage de David F. Crosby « A Guide to
Airborne Weapons » (Un guide des armes héliportées) - Mount Pleasant - SC: Nautical
and Aviation Publishing Company of America - 2003 - 1113 et 2224.
11.
Pendant lopération « Northern Watch » des bombes inertes ont eu moins de
succès quespéré pour limiter les dommages collatéraux car elles ont parfois
ricochées et glissées loin de leur cible présumée. La solution semblerait être une
sorte de dispositif cinétique non explosif qui se désintègre au contact dune
cible comme un sac de sable de 25 kilos à vitesse de fin de course, tuant un individu ou
démolissant la cabine dun camion, mais ne laissant quun nuage de poussière
comme dommage collatéral.
12.
En octobre 2003 - le ministère de la Défense demanda 38.3 millions de dollars pour
acheter des dirigea-bles fixes pour être utilisés dans des opérations de
contre-guérilla. Voir « New Spy Gear Aims to
Thwart Attacks in Iraq » (Un nouvel espion pour pallier aux attaques en Irak). New
York Times - 23 octobre 2003 - 1.
13.
Aux Philippines, les zones maritimes représentent la majeure partie de ces zones
inhabitées; comme les terroristes, les criminels et les insurgés utilisent des bateaux
plus rapides que le gouvernement philippin, la force aérienne sera donc de première
importance pour contrôler ces zones.
14.
Développer une armée de lair de contre-guérilla au lieu dune armée
conventionnelle serait comme développer des gardes côtes au lieu dune marine.
Dr.
Thomas R. Searle
(MS, Princeton University; PhD, Duke University; lieutenant colonel de réserve) est
analyste en défense militaire auprès de « Airpower Research Institute, College of
Aerospace Doctrine - Research and Education » (Institut de recherche des Forces
-Aériennes Collège de la Doctrine, Recherche et Education Aérospatiale (CADRE)
Base de lArmée de lAir de Maxwell Alabama. Il a servi comme
commandant du 72e Régiment de cavalerie et comme officier des Forces
Spéciales durant la guerre du Golfe. Il a écrit plusieurs articles publiés dans Aerospace
Power Journal, Armor Magazine, Journal of Military History. Il est
co-auteur dun livre intitulé Introduction to the United States Air Force,
publié en 2001.
Vous
pouvez aussi lire cet article sur Air & Space Power Journal
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